Evening at the Opera…!

Angers Nantes Opéra invites the members of the English-language Library to “Chantez-vous le londonien”: une mise en bouche de The Beggar’s Opera où les spectateurs sont amenés à (dans le désordre) tester l’accent cockney lors d’une ballad, découvrir des éléments (voir des secrets) sur The Beggar’s Opera…par Tony et Kirsty Baker. 40 minutes environ. Entrée libre et gratuite sur réservation avec la Bibliothèque Anglophone par email info@ellia.org.

To be followed by THE BEGGAR’S OPERA by Gay Pepusch performed in English with French subtitles starting at 8 pm. Tickets still available. Prix de 7 à 30 euros. Contact laizeau@smano.eu Mise en scène : Robert Carsen et mise en musique : William Christie. Durée 1h40 environ.

Genre savant, noble et complexe, l’opéra a donné lieu, très tôt, à de succulentes caricatures. Angers Nantes Opéra présentait la saison dernière Atys en folie, parodie du grand opéra à la française de Jean-Baptiste Lully. Cette fois, nous passons de l’autre côté du Channel où à la même époque, les années 1720, John Gay et Johann Christoph Pepusch signent avec The Beggar’s Opera (L’Opéra desgueux) une œuvre bien plus grinçante encore : nous ne sommes pas dans la caricature des dieux et des héros de l’Antiquité mais dans l’évocation des basfonds de Londres, monde de brigands, de prostituées, de représentants de l’ordre corrompus jusqu’à la moelle. Une satire sociale en fait intemporelle, accompagnée de chansons populaires (des ballads, d’où le sous-titre de ballad opera) dont les sonorités sont toujours familières à nos oreilles du XXIe siècle.

Le grand metteur en scène d’opéra Robert Carsen a donc bien fait de réadapter cette pièce pour souligner combien les vices d’aujourd’hui sont proches de ceux d’hier et nous rendre plus familière encore la légende de Macheath, voleur, trafiquant, chef de bande, effronté, inconstant, menteur, qu’entoure toute une galerie de personnages pittoresques.

Et il a réuni une éblouissante distribution de chanteurs, comédiens, danseurs britanniques, tandis que William Christie, à la tête des Arts Florissants, se lançait dans une passionnante reconstruction de la partition de Pepusch. Sur instruments anciens, bien entendu, mais dans l’esprit d’une pop music de toujours, énergique et transgressive, qui redouble la verve théâtrale par une inépuisable fantaisie sonore.