Historique

En 1993, Angers comptait déjà trois bibliothèques modernes : la bibliothèque municipale et les deux bibliothèques universitaires. Pourquoi, dans ce contexte, le Département, la Ville et les deux universités ont-ils choisi de soutenir financièrement la création d’une bibliothèque supplémentaire – et qui plus est, privée ? C’est que la Bibliothèque Américaine d’Angers, avec ses 20 000 ouvrages et une cinquantaine d’abonnements à des magazines, portait un projet unique : ouvrir une fenêtre sur la culture anglophone et favoriser les échanges internationaux.

Petit rappel historique : à près de 300 km d’Angers, la première Bibliothèque Américaine avait vu le jour à Paris après la Première Guerre mondiale. Fermée pendant la Seconde Guerre, elle avait rouvert ses portes peu après, soutenue par de nombreux donateurs des deux côtés de l’Atlantique. Dans les années 1950, alors que le modèle américain était à son apogée, la Bibliothèque Américaine de Paris décida d’ouvrir cinq succursales en France.

L’une d’entre elles fut installée sur le campus de l’Université de Nantes. Mais dans les années 1980, à la suite de désaccords administratifs, la Bibliothèque Américaine de Paris mit fin à son soutien financier. Des dizaines de milliers de livres et de magazines furent alors emballés et entreposés dans un sous-sol, oubliés pendant plusieurs années.

C’est à ce moment que le professeur Forkner, de l’Université d’Angers, eut vent de cette situation. Il proposa à son collègue Philippe Séjourné, récemment retraité, de tenter de faire revivre cette collection en la transférant à Angers. L’idée enthousiasma immédiatement les quatre partenaires angevins mentionnés plus haut. Madame Pilpoul, représentant la Bibliothèque Américaine de Paris, facilita les démarches, et le Conseil Général identifia des locaux adaptés. Grâce au soutien conjoint du Département et de la Ville d’Angers, ces locaux furent rénovés et demeurent, encore aujourd’hui, le cœur de la Bibliothèque Anglophone d’Angers.

Sous la direction énergique de Madame Phoebe Marshall-Raimbeau – affectueusement surnommée Capitaine Phoebe – la bibliothèque connut un véritable essor. Elle devint un lieu de rencontre incontournable, fréquenté aussi bien par des étudiants et enseignants que par de nombreux résidents étrangers. En 2002, lorsque la Bibliothèque Américaine de Paris décida de rendre toutes ses filiales indépendantes, il fut décidé de changer de nom pour refléter cette autonomie et mieux représenter la diversité de son public. Le nom « Bibliothèque anglophone d’Angers » fut adopté à l’unanimité.

Grâce à un réseau croissant de bénévoles et à une équipe toujours dévouée, la bibliothèque développa de nouvelles activités : clubs de lecture, ateliers linguistiques, rencontres culturelles, et bien d’autres initiatives. Tout au long de ces années, malgré les défis et les transitions, les salariés ont fait preuve d’un engagement sans faille. Sous la direction bienveillante et persévérante de Phoebe Marshall-Raimbeau, la bibliothèque a su traverser le temps sans jamais perdre son âme.

Aujourd’hui, une nouvelle page s’ouvre : Madame Mandy Torsey-Guillet succède à Phoebe Marshall-Raimbeau. Forte de son expérience internationale et de son attachement profond à la interculturelle, elle entend poursuivre l’œuvre de ses prédécesseurs tout en insufflant un nouvel élan à la Bibliothèque anglophone d’Angers. Sous la présidence de Gaëlle Delarboulas, la bibliothèque continue de s’affirmer comme un lieu d’échanges, d’apprentissage et d’ouverture sur le monde, fidèle à l’esprit qui l’anime depuis plus de trente ans.